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Imprimer le texteDrôle d'endroit
Il est un drôle d’endroit, caché sous les bois, où des villageois dressent de guingois trois croix de bois aux sons des hautbois. Chinois, bavarois et zaïrois s’y côtoient quelques fois et même Geoffroy le québécois y vient parfois, on ne sait pourquoi.
Benoît le roi gallois de ce drôle d’endroit, et son vice-roi iroquois, guerroient, près de Foix, François de Blois , dit « Le Sournois », pour le jolie minois souvent narquois d’une princesse de Savoie qui file de la soie en chantant à mi-voix.
Comme autrefois, les bourgeois s’assoient sous le beffroi à la lueur des torchent qui flamboient. Ils assistent à un tournois où des chats siamois affrontent des chiens malinois. Alors que la neige poudroie et que souffle le noroît, ils festoient dans la joie, d’oies aux petits pois, de baudroies ou lamproies sauce aux anchois. Tandis que Eloi le hongrois, un hors-la-loi maladroit un peu grivois mais toujours courtois, boit du vin de noix. Pendant plusieurs mois, il doit ouvrir la voie, à travers le détroit, à un convoi de suédois transportant des chamois C’est un exploit qu’il ne fera pas deux fois.
Entends tu ses chiens qui aboient dans le froid ?
Texte : 1996 © M.-H. Lafond