Un étrange équipage pour le Père Noël
Pendant toute la journée du 23 décembre, chacun s'active à sa tâche. Mais pour Boniface, Gaspard et le lutin palefrenier le travail est double. Il faut tout revoir en fonction de la taille des souris : les harnais, les longes, les attaches au traîneau. Pendant ce temps, Grisette et ses sœurs passent beaucoup de temps avec Rudolph et les autres rennes. Rudolph leur explique comment s'y prendre pour diriger le traîneau du Père Noël, comment négocier les descentes vers les toits des maisons, et aussi comment redécoller après ces arrêts.
Enfin arrive l'heure du départ. Boniface a chargé le traîneau du Père Noël d'un énorme sac de jouets, Grisette, Quenotte, Looping, Ficelle, Fringante, Trotteuse, Coureuse, Fonceuse et É clair sont harnachées au traîneau. Et après les dernières vérifications d'usage, Boniface annonce au Père Noël :
– Tout est OK, Père Noël. Vous pouvez y aller.
Mais alors que le traîneau commence à glisser, Rudolph apparaît, chancelant sur ses pattes.
– Non, attendez une minute.
Puis se penchant vers Grisette, il dit :
– Tiens, Grisette. Voici mon nez rouge. Tu pourrais en avoir besoin. Il te permettra d' affronter les conditions météorologiques parfois si mauvaises qui risquent de retarder les livraisons nocturnes. Grâce à mon nez lumineux, le Père Noël pourra s'orienter dans la turbulence hivernale et mener à bien sa distribution de cadeaux.
– Merci Rudolph, dit tout émue Grisette. J'en prendrai grand soin.
Et aussitôt, le Père Noël fait décoller son traîneau pour une longue nuit.
Tout se passa bien cette nuit du 24 décembre. Le Père Noël put accomplir sa mission sans une minute de retard et distribuer tous les cadeaux à tous les enfants sages de la terre. Et, mis à part les lutins du village de Noël, bien peu de personnes remarquèrent l'étrange équipage du Père Noël cette nuit-là.
Bien sûr, il y eut quelques petits incidents comme lorsque le tra î neau se posa sur les toits de Paris juste à côté d'un rassemblement de chats de gouttière ; ou bien, lorsque Ficelle eut toute s les peines du monde à résister à l'alléchante odeur de fromage s'échappant d'une usine de gouda, alors qu'ils survolaient la Hollande. Il y eu t aussi la difficile traversée de la Sibérie au milieu de la tempête de neige… Mais tout ceci est une autre histoire.
Texte : 2008 © M.-H. Lafond
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