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Un étrange équipage pour le Père Noël

Scène I

RECITANT – C'est le 22 décembre. Au village de Noël, c'est l'effervescence. Chacun donne la dernière touche pour la nuit de Noël. Cependant, dans les écuries tout ne se passe pas comme prévu.

GASPARD – C'est une catastrophe ! Et à deux jours de Noël, en plus !

Gaspard tourne en rond, se lamente.

GASPARD – En es-tu sûr ?
HORACE – Je suis catégorique. Ils ne pourront pas faire la tournée ; ils ont trop de fièvre.
GASPARD – Bon, je n'ai pas le choix, soupire Gaspard. Je dois le prévenir ! Cela ne sert à rien de nier le problème, il va falloir trouver une solution.

Gaspard, Horace, le lutin palefrenier se dirigent vers la maison du Père Noël.

GASPARD – C'est une catastrophe ! C'est une catastrophe ! 

En chemin, ils croisent Boniface

BONIFACE – Que se passe-t-il ?
HORACE – Viens avec nous. Toi aussi, cela te concerne.

Devant la maison du Père Noël

MERE NOEL – Que voulez-vous ? Il se repose ! Vous savez bien qu'il ne faut pas le déranger. On est à deux jours de Noël.
GASPARD – Oui, mais là, l'affaire est grave. Il faut que l'on voie le Père Noël.
MERE NOEL – Bon, suivez-moi.

Dans sa chambre, Père Noël est confortablement installé devant la cheminée, un livre à la main.

MERE NOEL – Père Noël, tu as de la visite. Il y a là : Gaspard, le lutin responsable de la nuit de Noël, Horace, le lutin vétérinaire, Boniface, le lutin responsable du traîneau et le lutin palefrenier.

Chaque lutin, à l'appel de son nom, s'incline vers le Père Noël, une main sur le torse, une main dans le dos.

PERE NOEL – Entrez, entrez. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu de visite. Sous prétexte que c'est bientôt la nuit de Noël, ma chère femme ne veut pas que je sois dérangé. Mais moi je trouve le temps long.

Le Père Noël se retourne joyeux vers ses visiteurs, mais devient sérieux quand il voit leur mines défaites.

PERE NOEL – Que se passe-t-il ? À voir vos têtes, cela doit être grave .
GASPARD – Ce n'est pas grave : c'est une CATASTROPHE !
PERE NOEL – Une catastrophe ?
HORACE – Oui, je crois que l'on peut dire cela comme ça : Les rennes ont la grippe.
PERE NOEL, MERE NOEL, BONIFACE – La GRIPPE  ?
HORACE – Oui la grippe.
PERE NOEL – Et c'est grave ?
HORACE – Eh bien oui, ils sont très malades et très faibles : 40° de fièvre. Aussi je ne vois pas comment ils pourraient être guéris dans deux jours pour vous accompagner lors de la distribution des cadeaux.
PERE NOEL (en soupirant) La grippe…Et ils sont tous malades ?
GASPARD – Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Éclair, Tonnerre et Rudolph. Tous !
PERE NOEL (catastrophé) Comment effectuer la tournée de Noël si je n'ai plus d'équipage pour tirer son traîneau ? (en marmonnant) Réfléchi s , réfléchi s , réfléchi s .

La Mère Noël , Gaspard, Horace, le lutin palefrenier et Boniface le regardent, en silence, faire les cent pas dans la chambre, une main dans le dos, l'autre grattant sa barbe.

PERE NOEL – Il faut convoquer tout le village de Noël, annonce le Père Noël.

Le Père Noël sort en trombe de sa chambre, et , devant sa maison, sonne la cloche du rassemblement.


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