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Imprimer le texteLe mystère de la cicatrice
II- Ce qu'en pensent les enfants
A la récréation, les quatre copains se retrouvèrent dans un coin tranquille de la cour. Monsieur Pétaouschnock repéra les quatre enfants de sa classe regroupés à l'écart alors que les autres couraient et s'amusaient. De retour en classe, l'instituteur leur demanda ce qu'ils faisaient et de quoi ils riaient. Clara se leva et répondit :
- On parlait de vous, à propos de votre cicatrice.
Monsieur Pétaouschnock sourit et dit :
- C'est très intéressant. Racontez-moi ça.
Renaud dit son idée :
- Quand vous aviez 12 ans, votre grand-père croyez que vous étiez assez grand pour mener les vaches paître. Il vous prêta son fouet. En fait, vous vouliez vous amuser : en jouant au lasso avec le fou et comme les cow-boys, vous vous êtes fouetté le visage.
- Ah ! Ah ! C'est très amusant mais ce n'est pas ça.
- M'sieur, M'sieur, cria Mélodie en levant le doigt. J'sais.
- D'accord Mélodie, on t'écoute.
- A 27 ans, vous gagnez un voyage en Amazonie. Vous devez rencontrer une tribu d'indiens : les Ewoks. Vous remontez la rivière en canoë. Mais par malheur, votre canoë se troue et vous coulez. Vous nagez vers la rive quand vous constatez qu'une bataille fait rage. C'était les Amahains qui faisaient la guerre aux Ewoks. En voulant vous échapper, vous avez reçu une flèche en plein visage.
Un silence régnait dans la classe.
- Tu as beaucoup d'imagination, Mélodie. Mais ce n'est pas ça.
Aurélien sauta sur ses pieds :
- Je sais ! Monsieur, je sais ! Vous étiez dans votre chalet de vacances, en forêt. C'était un soir de tempête : le tonnerre grondait, le vent soufflait. Soudain une lumière verdâtre recouvrit le chalet. Effrayé mais curieux, vous sortez pour voir ce qu'il se passe. Une soucoupe volante est posée dans le jardin. Un escalier sort de la soucoupe. Trois extra-terrestres s'avancent avec chacun un manche à balais à la main. Ensemble, ils s'écrient : " C'est le retour d'OK Corral ! ". Puis ils pointent vers vous les manches à balais, d'où sortent des rayons laser qui vous atteignent au visage.
La classe pouffa. Le maître, par contre, éclata de rire et les élèves firent de même. Monsieur Pétaouschnock interrogea :
- Et toi Clara, as-tu une idée ?
- Oui, j'ai ma petite idée. C'était la nuit, la route était mouillée.
- Vous étiez en moto, vous alliez trop vite et vous avez glissé dans un rond point. Les témoins appelèrent les pompiers. Ils arrivèrent sur les lieux, vous mirent sur une civière et vous amenèrent à l'hôpital. Aux urgences, le médecin de garde vous dirigea aussitôt au bloc opératoire où le chirurgien, prévenu, vous attendait. Il commença tout de suite l'opération. Mais soudain, alors qu'il s'apprêtait à recoudre la plaie, la foudre tomba sur l'hôpital : la lumière s'éteignit. Comme le chirurgien n'y voyait plus rien, il paniqua et loupa l'opération. Et vous avez gardez cette cicatrice.
A peine a-t-elle fini que la cloche sonna.
- Puisque vous avez l'air d'avoir plein d'idées, vous allez me rédiger tout ça pour demain. Si tout le monde donne sa version, je vous dirais la vérité.
Texte : 1998 © M.-H. Lafond