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Blanche et la dragonneQuatre jours avant le début de l’automne, le bourgmestre, la mine sombre, traversa le village à grandes enjambées. Sur son passage, les habitants s’interrogeaient à voix basse « Où va-t-il cette année ? Qui va devoir sacrifier son premier enfant ? » Et lorsqu’ils le virent entrer dans l’humble masure de Blanche, ils secouèrent tristement la tête : « La pauvre, c’est trop injuste. Elle vient tout juste de perdre son mari. Elle n’a qu’un seul enfant ! » Aussitôt l’homme parti, les voisins s’agglutinèrent dans la cuisine de la pauvre femme et s’étonnèrent : – Comment ? Tu viens de perdre ton mari, on menace de tuer ton fils unique et tu ne pleures pas ? Tu ne hurles pas ? Assise sur une chaise, Blanche répliqua d’une voix tremblante : – Je n’ai pas le temps de pleurer. Je dois trouver une solution. Rien ni personne ne me prendra mon seul enfant ! – Tu es folle ! hurlèrent les voisins affolés. Tu vas tous nous faire tuer ! Pendant trois jours et trois nuits, Blanche arpenta fiévreusement son humble demeure, cherchant en vain une issue à son malheur. – Je ne veux pas cette maudite dragonne ai mon fils ! Mais je ne suis qu’une simple femme, sans armes et sans moyens, admit-elle en regardant son petit garçon jouer. Il faut que je trouve de l’aide ! Blanche fait le tour du village, supplie les soldats, interpelle les villageois interroge même le prêtre. En vain, personne ne sait comment l’aider. En désespoir de cause, Blanche décida de consulter une vieille femme, qui vivait au fond de la forêt et que certains traitaient de sorcière. – Je t’attendais, déclara celle-ci dès que Blanche se présenta devant la cahute qui lui servait de logis. Je n’aurai que deux conseils à te donner « Qu’est-ce qui effraie le plus les animaux ? » et « Interroge tes rêves ». Et maintenant, va… Texte : 2015 © M.-H. Lafond |
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