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Imprimer le texteLa vieille dame et la petite souris
Les jours passent lentement. Avec la venue de l’hiver, la vieille dame installe la petite souris dans sa cuisine. Elle lui a confectionné un petit nid dans une boîte à chaussures, avec un bol d’eau et un petit coin pour ses besoins.
Émilie parle maintenant à la petite souris comme à une personne. Elle qui était peu loquace, n’arrête pas de parler.
Un soir d’hiver, alors que la neige tombe pour la première fois de l’année, Émilie s’exclame en regardant par la fenêtre :
« - J’ai trouvé, je vais t’appeler Flocon parce que tu es blanche comme un flocon de neige ».
La petite souris a compris qu’elle est enfin adoptée par la vieille dame.
Alors, elle aide Émilie autant qu’elle peut. Tous les jours, sur la table, elle rassemble les miettes avec sa queue. Le soir, elle ferme le store de la cuisine en se pendant à la ficelle… Elle essaie de se rendre utile.
Flocon en arrive à oublier son ancienne vie avec le gentil monsieur à lunettes. Elle a un toit où il fait bon toute la journée, elle a à manger plus qu’elle n’en veut. La vie est devenue plus facile pour elle.
Cela fait maintenant un mois que Flocon habite dans la maison. Émilie, qui aime la propreté, prend la petite souris dans sa main et la regarde sous toutes les coutures :
« - Je pense, ma belle, que tu as besoin d’un bon bain. Je ne sais pas si cela se fait chez les souris, mais chez moi c’est comme ça ! »
Sans plus attendre, Émilie pose Flocon sur la table, farfouille dans sa vaisselle, et en sort un vieux plat. Elle le remplit d’eau tiède et le pose sur la table. Ne sachant pas trop si elle doit mettre elle-même la souris dedans, elle pousse du doigt la souris vers le récipient.
Flocon comprend ce qu’attend la vieille dame et plonge…
Quelle joie de pouvoir barboter dans l’eau ! Cela faisait si longtemps qu’elle avait pris un bain.
Il fait de plus en plus froid. Les oiseaux viennent se poser sur le bord de la fenêtre pour picorer les quelques miettes qu’Émilie leur a déposées.
La vieille dame ne sort plus beaucoup. Tout juste descend-elle au village pour acheter le pain de la semaine. Elle reste confinée dans la cuisine à tricoter des pulls pour les petits enfants de l’orphelinat et discute avec Flocon.
Comme toute souris qui se respecte, Flocon ne reste jamais bien longtemps en place. Elle furète partout, chasse les araignées qui tentent d’élire domicile dans la cuisine, explore la cave... Parfois lorsqu’elle s’ennuie, elle embête Émilie en jouant avec la pelote de laine. À chaque fois, Émilie la gronde, mais Flocon sait que ça l’amuse elle aussi.
Texte : 2010 © M.-H. Lafond