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La vieille dame et la petite souris

IV


Demain, c’est Noël. Émilie décide que cette année elle fera une petite fête pour sa nouvelle amie. Flocon lui tient si bien compagnie. Et pour que ce Noël soit un vrai Noël, il faut un sapin. Pendant quelques minutes, Émilie se remémore avec nostalgie les expéditions passées, lorsque, avec ses enfants, elle allait choisir le sapin… Non à la veille de Noël, il n’est pas question de sortir dans la cohue des derniers préparatifs pour choisir un sapin : le petit sapin artificiel des derniers Noëls fera l’affaire.
Émilie va chercher l’escabeau dans la remise et monte dans sa chambre. La boîte du petit sapin doit se trouver tout en haut de l’armoire. Avec beaucoup de précautions, elle monte sur l’escabeau, se hisse sur la pointe des pieds. Ça y est, elle a attrapé la boîte. Mais soudain en se retournant, elle perd l’équilibre et tombe.

Flocon entend un grand bruit à l’étage. Où est Émilie ? Flocon cherche partout, mais ne la trouve pas. Alors, elle monte l’escalier prudemment et entend des gémissements. Timidement, Flocon se dirige vers la chambre. Elle sait qu’elle n’a pas le droit d’y entrer, mais du pas de la porte elle aperçoit Émilie sur le sol qui essaie de ramper.
Flocon se précipite vers Émilie. Elle effectue sa petite danse, mais Émilie ne réagit pas. Flocon s’approche et pose délicatement ses petites pattes sur la joue d’Émilie. Toujours pas de réactions. Alors, Flocon lui lèche les joues, monte sur sa figure, souffle dans son oreille, redescend, attend un peu et recommence.

Émilie sent quelque chose qui la chatouille sur la joue. Péniblement, elle ouvre les yeux : c’est Flocon. Brave petite souris. Émilie est restée plusieurs minutes, étourdie, sans bouger. Puis, elle tente de se relever.
« - Aïe ! Oh mon dieu que ça fait mal ! »
Elle essaie une nouvelle fois de ramper vers son lit.
« - Mon dieu, je n’y arriverai jamais ! Comment vais-je faire pour l’attraper ? »
Émilie tend son bras vers la table de chevet, mais celle-ci est encore trop loin.
« - Flocon, aide-moi ! » gémit-elle, désespérée.

Flocon regarde Émilie tendre le bras. Que peut-elle bien vouloir attraper ? Et soudain Flocon comprend : Émilie veut attraper la petite boîte grise qu’elle porte parfois autour du cou et qui est posée là-haut, sur la petite table à côté du lit.
Vite, Flocon grimpe sur le lit en s’agrippant à l’édredon et, de là, saute sur le chevet. Elle tente de pousser le boitier avec son museau, mais après plusieurs tentatives, elle se rend compte qu’elle n’y arrivera pas. Le boitier est trop lourd. Puis elle avise le cordon attaché au boitier qui pend le long de la table. Instinctivement elle sait que c’est la solution et aussitôt elle descend du lit.

Émilie regarde Flocon avec admiration. Accablée par la douleur au moindre mouvement, elle se sent impuissante. Aussi l’encourage-t-elle :
« - Allez, tu vas y arriver. Allez, tu vas y arriver... encore en effort ! »

Au pied de la table de chevet, le museau en l’air, Flocon observe le cordon qui pend de la table de chevet, à quelques centimètres du sol. Alors, la petite souris se rappelle un exercice qu’elle faisait au laboratoire : elle devait sauter pour attraper une ficelle et quand elle y arrivait, de la nourriture tombait. Et si elle faisait la même chose, peut-être qu’elle arriverait à faire tomber la petite boîte grise. Au troisième saut, Flocon attrape enfin le cordon dans sa gueule et après quelques secousses, fait tomber le boitier sur le plancher. Dans un dernier effort, la petite souris tire sur le cordon, déplaçant l’appareil millimètre par millimètre. Émilie peut enfin l’attraper et appeler les secours.

Fébrilement, la vieille dame tend la main vers Flocon qui, épuisée, s’empresse de s’y blottir.
« - Merci Flocon ! Tu es une brave fille ! » murmure Émilie.

Les pompiers sont arrivés très vite. Quand ils sont entrés dans la chambre, ils ont félicité Émilie d’avoir conservé sur elle le boitier d’appel d’urgence, chose que hélas peu de personnes âgées font. Émilie a souri, puis elle a appelé Flocon qui s’était réfugiée sous le lit. Elle l’a prise dans sa main et a raconté sa mésaventure.

Le médecin explique à Émilie qu’elle a sûrement une fracture du fémur. Il faut l’hospitaliser pendant plusieurs jours.
Voyant le regard désespéré qu’Émilie lance à Flocon, un des pompiers se penche vers elle et lui promet de s’occuper de l’animal pendant tout son séjour à l’hôpital. Ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre des héros. Ils ont bien déjà vu un chien qui avait sauvé un petit garçon de la noyade, mais une petite souris blanche... c’est assez exceptionnel.
« - Allons, ma petite dame, ne vous faites pas de soucis pour votre copine. Nous en prendrons bien soin. Et je peux même vous dire que Flocon sera désormais notre mascotte ! ».


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